Continuité des revenus des artistes-auteurs-autrices

Nous devons chérir la création, celle qui nous révèle, nous relie, nous fait vibrer, nous interroge, nous rend libres… Nous
devons chérir la création car elle est essentielle à la réalisation
de l’humanité et à l’émancipation humaine. Nous devons
chérir la création face aux menaces du marché, des autoritarismes, des intégrismes.

Créer ne doit pas être réservé à quelques-uns. Mais créer
est aussi un travail, avec des femmes et des hommes dont
le geste créateur est le métier. Si les œuvres nous sont essentielles, le travail qui leur permet d’advenir ne saurait être abandonné
à l’indifférence ou invisibilisé. Dans un monde où l’on ne considère que le produit, nous continuons à vouloir parler
de l’œuvre. Dans un monde piloté par les coûts et les résultats, nous continuons à vouloir faire reconnaître les métiers et
le travail. Sans les artistes-auteurs-autrices, il n’est pas d’œuvres.

On ne les reconnaît aujourd’hui réellement que sous
la forme du droit d’auteur qui ne constitue pas une rémunéra- tion du travail mais du patrimoine. La réflexion que nous avons engagée, sous l’impulsion de Jean-Jacques Barey, avec la commission culture du Parti communiste, vise à ouvrir une nouvelle voie. Il y a beaucoup à faire, et l’urgence nous
a conduit à mettre en avant le sujet de la protection sociale. Car le travail, cet engagement de soi pour répondre aux besoins humains, doit être créateur de droits.

Nous avons travaillé avec de nombreux acteurs et actrices de la création artistique pour poser la question, dans un premier temps d’un revenu de remplacement lorsque l’activité n’est pas au rendez-vous. Parler de protection sociale, et pis encore d’assurance-chômage, est malheureusement audacieux par les temps qui courent. C’est pourtant essentiel et les mobilisations sociales qui se sont fait jour ces dernières années montrent la puissance des aspirations populaires à cet endroit. Les artistes-auteurs-autrices n’en sont pas à l’écart.

Ce texte[1]lire la brochure sur calameoa pour ambition de rendre cette question incontournable au regard de l’urgence sociale et de l’urgence culturelle entremêlées : quels droits sociaux pour les artistes-auteurs ?

Pierre Dharréville
Délégué national du PCF à la culture Député des Bouches-du-Rhône

References