Se référant au groupe rap emblématique du nouvel élan hip hop marseillais, les comédiens juste issus de l’ERACM, ou y finissant leurs études, affichent au fronton du Centre Dramatique National les mêmes revendications que les étudiants des écoles d’Art qui occupent le FRAC à quelques encablures : il s’agit pour ces jeunes gens d’accéder au métier pour lequel ils ont été formés, après des concours sélectifs et des formations supérieures difficiles.
Leurs revendications sont claires : il faut certes de rouvrir les lieux culturels, défendre leurs droits au régime de l’intermittence et les caisses sociales, conquérir un statut d’auteur/artiste salarié mais surtout… s’emparer des biens de production., et changer la société. Ils accueillent d’ailleurs sur la mezzanine de la Criée des réfugiés en danger d’expulsion.
Plus réalistes et chevronnés, mais en lien permanent avec eux, les artistes et techniciens, syndicalistes ou non, occupent quant à eux la Scène Nationale du ZEF –nouveau nom du Merlan- dans son centre commercial, face à La Busserine, une des cités les plus pauvres de Marseille. Dans un dialogue constant avec la population familière de ce théâtre très accueillant, avec les artistes qui continuent à travailler et résider là, avec l’équipe du théâtre qui participe, à son gré, à sa propre occupation.
Tous ensemble, au-delà des nuances, pour une lutte dépassant largement les revendications sectorielles.
AF